Ouverture d’un sexe shope de saison à Avignon

Les restrictions sanitaires encore nombreuses, au commencement des vacances, compliquent la vie charnelle de nos Avignonnais qui aimeraient mettre du cœur à l’ouvrage. “Faute de grives, on mange des merles”, nos malheureux citoyens et citoyennes se sont recentré·e·s sur les plaisirs solitaires. Une tendance qui n’aura pas échappé à la ferme de la Durex située sous la ceinture verte. Laissez-nous vous emmener dans l’univers émergent du bio dildo. 

Au cœur de la tendance, la carotte avec ses fanes fait des fans : un produit éthique et féministe

Dans les champs, l’ambiance est potache. La surprise est immense quand nous tombons nez-à-nez avec Franky Vincent, chef de culture à la ferme. La reconversion du célèbre chanteur semble heureuse, il donne les consignes aux ouvriers : “Allez chanter Maïs ça glisse au pays des merveilles aux jeunes plants sous la serre”. Les chansons paillardes sont de la partie. “Ici on adhère à l’idée que les plantes sont sensibles au son alors nous nous efforçons de les stimuler en chanson”. Avant de partir il nous confie son énigmatique secret : “Le fruit de la passion est un légume solidaire et… solitaire.”


Dubitatifs, nous nous approchons du magasin nouvellement affublé d’une enseigne lumineuse en forme de Moulin Rouge. Oh bon goût ! A l’intérieur, nous farfouillons dans les rayons Dâmes natures et Hommes matures et remarquons entre autres des colliers de navets boule d’or et des melons pré-percés. Tout ici est bio, local et de saison. Finalement, nous tombons sur Solenne Acée fondatrice du lieu. “J’ai fait un stage d’acro-maraîchage disruptif à Las Vegas. Là-bas, dans l’aridité d’un green de golf, j’ai réalisé à quel point le concept de légume se devait d’être décliné à l’infini. Et puis le contexte a fait le reste. Vous savez les Avignonnais ont ce que j’appelle une libido écologique et veulent plus que tout marier la nature extérieure à leur nature intérieure. Côté développement, nous venons d’obtenir un espace réservé au distributeur du drive fermier du parking des Italiens ».


Et nous passons à la caisse !
Par Papalmichel enquêquêteur de terrain au Papalmipède

Morceaux choisis du dépliant remis à l’issue de notre visite :
« En mai, fesse ce qui te plait ! Car juin ne mange pas de pain !
Pour les mâles aimés et les autres, enfin du lèche vitrine adapté ! »
[…]
« La vraie révolution, celle de ceux qui ont les deux pieds et autres plantés dans la terre, se passe au potager. Voir le légume, être le légume, ne faire qu’un avec le légume, symbole de la mère nature, de Gaïa notre déesse à tous. »
[…]
« L’intrusion de l’aubergine, c’est une prière, une ode »
[…]
« Ce changement de modèle économique, c’est bien à corps et à cris que nous le réclamons, passons du cul-de-sac au cul de force majeure ! Et à la force du majeur, pointons du doigt toutes les injonctions faites à la fracture du tibia social. Vulvarisons le monde ! »
[…]
« De filles en aiguille, la ferme de la Durex vous propose de bâtir une bulle de bonheur autour de gaspacho et autres soupes au pistou qui rend fou fou fou ! Nous invitons tous les fiers citoyens à tomber dans la marmite de cet engagement. D’aucun diront de la soupe popu, nous précisons : de l’appel légumier. Car oui, la courge et le poireau sont les symboles d’appartenance territoriale dont nos orifices sont les garants, ils font de nous des maillons de la famille humaine. »
[…]
« Lutte pour ton émancipation – exhibe ton potiron ! Oui à la diversité des corps, des pratiques, des identités et des façons de penser sa purée… »

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